Le stress : ami ou ennemi du cheval ?

Cheval Magazine n°505 rubrique Comportement – décembre 2013

Dans la nature, le stress est indissociable de l’instinct de survie pour les équidés. Mais qu’en est-il lorsqu’ils deviennent nos montures ? De plus en plus d’études révèlent les conditions dans lesquelles apparaît ce stress, et ses éventuelles conséquences.

Chez l’homme comme chez l’animal, le stress peut être considéré comme favorable. Il est même indispensable à la survie du quadrupède qui, en pleine nature, demeure une proie potentielle. Chez le cheval sauvage, le stress induit une forme de vigilance, et par ses conséquences physiologiques, une meilleure capacité à fuir en cas de danger. Mais le revers de la médaille n’est pas neutre, trop de stress peut être néfaste. Par exemple lorsque les chevaux vivent dans un milieu très ouvert, où les éventuels prédateurs ou rivaux exercent une pression trop importante.

En domestiquant le cheval, nous lui imposons des conditions de vie très éloignées de ses habitudes. Confinement, séparation d’avec ses congénères, manipulations vétérinaires et par le maréchal-ferrant, et alimentation fractionnée sont les plus courantes. S’ajoutent à cela des séances de travail parfois intenses et un environnement inquiétant car inconnu. Autant d’éléments qui peuvent induire du stress et par là même avoir des conséquences sur la santé et le mental du cheval.

Mesurer le stress

Deux activités biologiques reflètent l’état de stress d’un mammifère : son rythme cardiaque, et surtout sa variabilité, dont il a été démontré depuis longtemps qu’il s’accélère lors d’un stress, et la variation de la production de cortisol. « Le cortisol est naturellement secrété par des petites glandes au-dessus des reins, les surrénales, tout au long de la journée. Il a une influence sur de nombreux paramètres comme le rythme biologique, la croissance osseuse, le système immunitaire, les phénomènes de cicatrisation… Mais le cortisol est aussi considérée comme l’hormone du stress. Sa production est accrue lorsque l’organisme est en situation quelconque de stress, physique ou psychologique, explique Sophie Biau, responsable de la recherche à l’École Nationale d’Équitation de Saumur. On sait que alors le cortisol augmente le métabolisme du glucose, en d’autres mots il permet aux muscles de disposer de plus de d’énergie pour fonctionner plus rapidement, très utile si la fuite est nécessaire ! Ce qui nous intéresse, lorsqu’on étudie le stress, ce sont justement les pics de production dus à des éléments déclencheurs. »

On peut doser le cortisol directement dans le sang, mais des études ont montrés qu’une mesure dans la salive, bien plus pratique à mettre en œuvre, reflétait bien les variations sanguines du taux de cortisol. « On peut aussi le mesurer dans le crottin, ce qui donne une vision à plus long terme, et cumulative, du stress ressenti par un cheval », souligne Sophie Biau. Bien sûr, le stress peut aussi être étudié sous son angle comportemental : l’impatience d’un cheval, sa rétivité, des problèmes d’alimentation, des troubles du comportement comme les tics…/…

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