Cheval magazine n°451 rubrique Vétérinaire – juin 2009
Grâce aux récents progrès de la recherche, on connaît aujourd’hui un grand nombre de maladies génétiques chez le cheval et l’on dispose de tests de dépistage pour sept d’entre elles. De quoi permettre aux éleveurs de faire des croisements raisonnés et de limiter les risques pour les poulains à venir.
Le génome d’un individu détermine ses caractéristiques morphologiques et physiologiques mais aussi sa susceptibilité à certaines maladies. Ainsi, le patrimoine génétique qu’il a hérité de ses parents et de ses ancêtres, et dont une partie est commune à toute son espèce, peut à lui seul expliquer l’apparition de pathologies particulières. Dans ce cas simple, on est clairement face à des maladies génétiques héréditaires qui ont pour origine un ou plusieurs gènes. À l’opposé, on trouve l’ensemble des maladies qui sont sous l’influence de l’environnement, qu’elles soient causées par un agent pathogène (virus, bactérie, toxine…) ou par des conditions de vie particulières (alimentation déséquilibrée par exemple). Entre les deux se trouvent un vaste panel de situation où les maladies sont sous l’emprise d’une double influence : celle des gènes et celle de l’environnement. Pour que se manifestent les symptômes, il faut alors qu’un cheval porteur de gènes de susceptibilité à une maladie soit mis dans des conditions particulières pour que la maladie se déclenche.
La génétique équine en est encore à ses balbutiements. Alors qu’on connaît plus de 450 maladies génétiques chez le chien et plus de 250 chez le chat, le nombre de pathologies pour lesquelles un gène défectueux a été clairement identifié chez le cheval est bien moindre, seulement une vingtaine aujourd’hui. Le plus souvent, elles ont d’ailleurs été identifiées grâce à des comparaisons avec des maladies génétiques similaires existantes chez l’homme ou la souris. Principale raison de cette forte différence : le nombre d’équipes de recherche travaillant sur le sujet est assez réduit pour l’espèce équine. D’une part à cause de ses caractéristiques reproductives : une maturité sexuelle tardive, une longue gestation, un seul poulain par gestation, mais aussi à cause de son prix d’achat et d’entretien. D’autre part, les intérêts économiques sont bien moindres que pour des animaux d’élevage comme les bovins, et l’organisation de l’élevage y est beaucoup moins centralisée. Ainsi, le grand nombre d’étalons privés et le fait que chaque étalon effectue en moyenne un petit nombre de saillies chaque année rendent plus difficile la mise en évidence de maladies génétiques…/…