MST : des risques à ne pas négliger

Cheval Magazine n°426 rubrique Vétérinaire – mai 2007

Les MST sont souvent bénignes pour les reproducteurs, mais elles peuvent être à l’origine de saison de monte désastreuse, d’avortements ou bien de poulains malades dès la naissance. Pour les combattre, les maîtres mots sont dépistage et hygiène.

Chaque année, c’est le même refrain : alors que la saison de monte débute, les juments sont préparées pour la saillie. Les propriétaires des étalons exigent les documents prouvant qu’elles ne sont pas porteuses d’une maladie sexuellement transmissible (MST). Pourtant, dans la grande majorité des cas, ce sont plutôt les étalons qui risquent de transmettre une infection aux juments. Et ces dernières courent plus de risques puisque leur santé est en jeu mais aussi celle de leurs éventuels poulains. En effet, les étalons peuvent être porteurs d’une MST sans présenter aucun signe clinique. Ils peuvent même transmettre ces infections lors d’une insémination artificielle avec du sperme réfrigéré ou congelé.

Pour une jument, contracter une MST signifie bien souvent une saison de monte perdue, un risque d’avortement spontané, de poulain malade ou mort-né. Dans le pire des scénarios, c’est tout un élevage qui est contaminé par un seul reproducteur ! Mais heureusement, les MST se font de plus en plus rares grâce à des programmes de surveillance et de prophylaxie efficaces. C’est ainsi que l’on est parvenu en France à limiter le nombre de cas de métrite contagieuse équine et d’artérite virale équine, les deux MST les plus connues.

Des bactéries pernicieuses

La métrite contagieuse équine (MCE) est une infection causée par la bactérie Taylorella equigenitalis. Les étalons peuvent en être porteurs pendant des années et ne présenter aucun symptôme. Ils ne sont que des agents de dissémination auprès des juments, qui à leur tour, pourront transmettre la bactérie à un autre étalon. Lorsqu’une jument est contaminée, elle présente une inflammation de l’utérus, au niveau de l’endomètre*. Du coup, sa fertilité est perturbée et elle peut même devenir stérile. On distingue trois phases dans la maladie : le stade aigu avec une inflammation de l’utérus qui provoque un écoulement vaginal épais et laiteux entre 2 et 4 jours après l’accouplement. Ces symptômes durent environ quinze jours. Au stade chronique, l’inflammation et les écoulements sont moins importants. Enfin, au stade porteur, la jument ne présente plus aucun symptôme, mais la bactérie est toujours présente. Des objets peuvent aussi être vecteurs de la bactérie : gant, bandage, instruments utilisés pour manipuler les reproducteurs et même l’eau. C’est pourquoi le respect des règles d’hygiène est indispensable avant une saillie ou une insémination artificielle…/…

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