Myopathie récidivante à l’effort : mieux comprendre pour mieux prévenir

Fondation Hippolia – newsletter #1 juillet 2014 –

Entre 10 à 15% des chevaux de sport et de course sont concernés par des crises de myopathie récidivante à l’effort, le fameux « coup de sang » qui compromet l’entraînement de ces chevaux et donc leur carrière. Une équipe de recherche française de la Fondation Hippolia, travaille actuellement à mieux comprendre les mécanismes de cette pathologie, et à identifier les facteurs génétiques en cause. Objectifs : dépister les chevaux à risques et prévenir les crises, identifier des biomarqueurs spécifiques.

La myopathie récidivante à l’effort (ou RER, pour Recidivant Extional Rhabdomyolysis en anglais) est une affection bien connue des entraîneurs de chevaux de course et des cavaliers de haut niveau : « elle concerne essentiellement des chevaux plutôt performants, qui sont à l’entraînement, explique le chercheur Éric Barrey*, et il s’agit plus souvent des juments. En général, ce sont des chevaux proches du sang, qui ont du tempérament. La crise se manifeste au début du travail : soudain le cheval se raidit de douleur, il se bloque au niveau du dos et de la croupe. Cela ressemble à une grosse crampe généralisée. Le cheval peut avoir du mal à uriner. Si la crise est vraiment importante, il peut uriner très brun, c’est un signe d’une atteinte grave des muscles. » Concrètement, il s’agit d’une perturbation du métabolisme du calcium dans les cellules musculaires, celui-ci s’accumule t provoque des crampes (sans relaxation) qui conduisent à une destruction progressive des fibres musculaires hyper contractées.

Enjeux économiques et sportifs

La RER touche chaque année plus de 6 % des trotteurs français, et est impliquée dans un quart des cas d’intolérance à l’effort chez les chevaux d’endurance. « Entre 10 et 15 % des chevaux de sport et de course font au moins deux crises dans leur vie », ajoute Éric Barrey. C’est une pathologie qui peut être extrêmement invalidante dans la carrière d’un cheval car elle compromet son programme d’entraînement et même de compétition. « Mais cela n’empêche pas un cheval d’être performant dans l’absolu. De grands athlètes sont concernés par la RER, simplement leur maladie doit être très bien gérée. » On connaît en effet aujourd’hui quelques facteurs de risques de déclenchement des crises : alimentation, environnement, programme de travail… Mais tout ça reste pour le moment très empirique. Des recherches sont donc indispensables si l’on veut mieux comprendre le mécanisme de cette maladie, pour la prévenir et éventuellement la traiter, et d’autre part dépister les chevaux à risque avant qu’ils ne déclenchent leur première crise.

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