Avril 2015 – Sciences & Avenir n°818 /
Dossier spécial consacré aux 1149 services de pointe en France où se faire soigner pour diverses pathologies. Pour huit pathologies : rédaction des fiches de présentation des maladies, des traitements actuels et interview des meilleurs spécialistes.
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– Hallux valgus (en pdf)
L’hallux valgus est une déformation du gros orteil : quand l’angle entre l’os du métatarse et la première phalange dépasse 20 ° (il est naturellement compris entre 10° et 12°), on parle d’hallux valgus pathologique. Elle apparaît avec l’âge, à la suite du relâchement des structures ligamentaires, et peut être favorisée par d’autres facteurs de risque comme l’hérédité ou le port de mauvaises chaussures (trop étroites, à talons trop hauts…) Cet angle de déviation augmente progressivement la surface de l’avant-pied, créant ainsi une zone de frottement avec la chaussure appelée bursite ou « oignon ». Cela évolue en général par poussées inflammatoires. Si rien n’est fait pour corriger l’hallux valgus, les autres orteils peuvent à leur tour être déviés vers l’extérieur, on parle alors d’orteils en griffe.
+ interview du Dr Thomas Bauer, service de chirurgie orthopédique et traumatologie – CHU Ambroise Paré (Boulogne)
– Cancer de l’ovaire (en pdf)
Le cancer de l’ovaire se développe dans 90 % des cas à partir des cellules épithéliales. Lorsque la tumeur grossit, elle peut rompre l’enveloppe qui entoure l’ovaire et s’étendre au péritoine et envahir les organes intra-abdominaux. Plus rarement, il s’agit de tumeur germinale maligne ou tumeur du stroma. Ce cancer est en général découvert tardivement car il provoque peu de symptômes ou des signes non spécifiques (ballonnement, pesanteur pelvienne, augmentation du volume de l’abdomen par accumulation de liquide, appelée ascite, saignement vaginal anormal, troubles digestifs…) Dans 10 % des cas, il s’agit d’une forme héréditaire de cancer, liée à une mutation du gène BRCA 1 et/ou 2 (impliqués aussi dans les cancers du sein), ou plus récemment identifié du gène PALB2.
+ interview Pr Emile Darai – vice président du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français, service de Chirurgie gynécologique, hôpital Tenon AP-HP (Paris)
– Hernies abdominales de l’adulte (pdf)
On parle de hernie abdominale lorsqu’une portion d’organe ou de tissu passe à travers un orifice naturel ou entre les muscles de la paroi abdominale, et forme comme une boule sous la peau. Elle peut survenir à cause d’une faiblesse musculaire, d’un élargissement d’un orifice naturel ou de la réouverture d’une ancienne cicatrice. On distingue notamment la hernie inguinale, qui survient au niveau du pli de l’aine essentiellement chez l’homme, la hernie fémorale ou crurale, située sous le pli de l’aine et qui est plus fréquente chez la femme, et la hernie ombilicale, au niveau du nombril. Il y a enfin les hernies cicatricielles ou incisionnelles, qui apparaissent sur une ancienne incision, et que l’on appelle parfois éventrations.
+ interview Dr Jean-François Gillion, Service de chirurgie viscérale et digestive – Hôpital privé d’Antony
– Cancers de l’utérus (pdf)
Deux types de cancers siègent dans l’utérus : le cancer de l’endomètre, ou cancer du corps utérin, qui se développe à partir de la muqueuse interne de l’utérus, et le cancer du col de l’utérus situé au fond du vagin. Dans les deux cas, la tumeur se développe le plus souvent à partir des cellules de la couche supérieure de la muqueuse, appelée épithélium.
Dans la majorité des cas, le cancer du col de l’utérus est dû à une infection par un papillomavirus humain (HPV) transmis par voie sexuelle. Ce virus s’installe et provoque des lésions précancéreuses qui, dans de rares cas après 10 à 15 ans d’évolution, deviennent cancéreuses. Les cancers de l’endomètre sont majoritairement silencieux. A l’inverse, les cancers du col de l’utérus se manifestent le plus souvent par des pertes de sang.
+ interview Dr Christine Haie-Meder, Service de curiethérapie, Institut Gustave Roussy (Villejuif)
– Chirurgie du canal carpien (pdf)
Engourdissement de la main et sensations anormales (picotement, fourmillement, brûlure, décharge électrique…) sont les principales manifestations du syndrome du canal carpien. Une perte de sensibilité peut aussi survenir. Ces symptômes apparaissent dans les trois premiers doigts (pouce, index et majeur), préférentiellement la nuit, ou dans la journée à l’occasion de mouvements particuliers ou du maintien prolongé d’une position particulière. À un stade avancé de la maladie, une perte de force de préhension entre le pouce et le reste de la main peut survenir, la personne atteinte n’arrive alors plus à tenir un objet dans la main. Il arrive souvent que les deux mains soient touchées, mais pas nécessairement de façon simultanée et symétrique.
+ interview Pr Philippe-André Liverneaux, Centre de chirurgie orthopédique et de la main – Hôpitaux Universitaires de Strasbourg
– Urgences chirurgicales des mains (pdf)
Les traumatismes de la main sont divers. Dans les deux tiers des cas, il s’agit d’accidents de la vie courante, souvent liés au bricolage. Mais ils surviennent aussi au travail, lors d’accidents de la circulation, ou encore par morsure d’animal. On distingue les plaies (coupures ou morsures) qui, lorsqu’elles sont sévères, sont quasiment toujours associées à des lésions tendineuses et/ou nerveuses. Cela peut aller jusqu’à l’amputation accidentelle d’un ou plusieurs doigts, notamment lors d’arrachage à cause d’une bague, voire de la main entière. Et d’autre part, les luxations et entorses au niveau des articulations, et les fractures qui peuvent être ouvertes ou non, et s’accompagner d’un déplacement. Enfin, des traumatismes peuvent aussi survenir au niveau des ongles.
+ interview Pr Laurent Obert, Chirurgie de la main, CHRU Jean Minjoz (Besançon)
– Chirurgie des varices (pdf)
Les varices sont des dilatations sinueuses des veines superficielles des des membres inférieurs : la veine saphène et ses embranchements. Sous l’effet de la pesanteur et de la dilatation du diamètre des veines, le sang qui normalement circule du bas vers le haut, a tendance à stagner, voire à refluer dans ces veines, car les valvules ne fonctionnent plus correctement. On parle alors d’insuffisance veineuse chronique, dont les varices sont la manifestation la plus fréquente. Si elles ne sont pas traitées, elles peuvent altérer la circulation du sang, provoquer des varicosités (dilatation des capillaires veineux superficiels), des symptômes plus ou moins importants (lourdeurs, douleurs) voire des ulcères (plaies chroniques sur le tiers inférieur de la jambe).
+ interview Dr Paul Pittaluga, Riviera Veine Institut (Monaco)
– Endométriose (pdf)
L’endométriose est une maladie gynécologique liée à la muqueuse interne de l’utérus, appelée endomètre. Chaque mois, sous l’effet des hormones (estrogènes et progestérones), elle se développe afin d’accueillir un embryon. Si ce n’est le cas, elle se résorbe et saigne, ce sont les règles. Chez les femmes atteintes d’endométriose, cette muqueuse se développe anormalement dans d’autres parties de l’organisme : dans le muscle utérin, autour des ovaires, voire dans la cavité abdominale ou les intestins. Ces fragments aussi saignent au moment des règles, mais comme le sang ne peut être évacué, cela crée des adhérences et une inflammation chronique. Les principaux symptômes de l’endométriose sont des douleurs importantes, et des problèmes de fertilité. Le principal facteur de risque de l’endométriose est l’hérédité.
+ interview Pr Horace Roman, Service de gynécologie – CHU de Rouen