Pur-sang : la vitesse est dans le gène

Cheval Magazine n°501 rubrique Sciences – août 2013

En s’intéressant aux génomes des pur-sang actuels qui performent sur les hippodromes, mais aussi à ceux des pères fondateurs de la race, des scientifiques britanniques expliquent pourquoi certains sont meilleurs que d’autres sur des courtes distances.

Une simple prise de sang à la naissance d’un pur-sang, et quelques jours plus tard, on est en mesure d’annoncer s’il sera performant sur des courtes distances ou s’il vaut mieux l’engager sur des courses de fond. Digne d’un scénario de film de science-fiction type « Bienvenue à Gattaca » ? Non, tout ceci est bien réel ! Depuis trois ans, l’entreprise irlandaise Equinome propose ce test pour environ 1000 euros. Il est basé sur un gène impliqué dans la fabrication des fibres musculaires. « Des études chez l’homme ont identifié plus de 200 gènes qui jouent un rôle dans les performances et la forme physique d’un individu, déclarait en 2010 Emmeline Hill, directrice d’Equinome. De la même façon, on s’attendait à ce beaucoup de gènes soient impliqués dans les performances d’un cheval. Nous avons été très surpris lorsque nous avons découvert qu’un seul pouvait avoir un effet si important. »

Ce gène, c’est celui de la myostatine*. On sait depuis plusieurs années qu’il est impliqué dans l’hypertrophie musculaire chez de nombreux mammifères. D’un point de vue biologique, ce gène contrôle la croissance et la différenciation des cellules musculaires. En 2007, des chercheurs américains démontrent ainsi que chez les lévriers élevés pour la course, une mutation* de ce gène augmente la masse musculaire et leurs performances. Emmeline Hill et ses collègues du Laboratoire de génomique animale de l’Université de Dublin (Irlande) partent à la recherche du même gène chez le cheval. C’est d’autant plus intéressant que « le cheval a une masse musculaire très importante, environ 55 % de son poids total, alors que chez les autres mammifères c’est plutôt 30 à 40 % », précisent-ils dans un article publié en janvier 2010 dans la revue scientifique « PLoS One »…/…

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