La ruée vers l’or blanc

Article paru dans “Cheval Magazine” n°563 – octobre 2018 /

 

 

C’est un instinct vital commun à tous les mammifères : dans les toutes premières heures qui suivent sa naissance, le petit se dresse sur ses pattes, ou bien rampe ou encore nage jusqu’aux mamelles de sa mère pour y boire le précieux liquide. Ce geste, il va le répéter des dizaines de fois par jour pendant les premières semaines voire les premiers mois de sa vie. Le lait va en effet constituer l’essentiel de son alimentation et lui apporter tous ce dont il a besoin, grâce à ses propriétés particulières qui évoluent au fur et à mesure du temps, pour s’adapter aux besoins de l’animal en plein croissance. Ainsi, nourri principalement au lait, un poulain atteint 45 % de son poids adulte au sevrage alors qu’il en pesait seulement 10 % à la naissance.

 

Colostrum et production continue

Les premières heures, c’est avant tout du colostrum que le poulain absorbe. Il s’agit d’un lait particulier, très épais, jaunâtre et extrêmement nourrissant. Il permet au système digestif de se mettre en route, et ainsi le poulain pourra faire ses premiers crottins quelques heures plus tard. Ce colostrum contient aussi des éléments appelés anticorps qui sont indispensables pour protéger le petit contre les maladies tant qu’il n’a pas encore fabriqué ses propres défenses immunitaires.

Par la suite, la jument allaitante produit quotidiennement 2,5 à 3 kg de lait par 100 kg de poids vif. Soit en moyenne 15 kg de lait pour une jument de sang et 20 à 30 kg pour une jument de trait. Soit 1 500 à 3 000 l sur toute la période lactation ! C’est une quantité très importante : par comparaison une vache allaitante produit en moyenne 10 kg par jour (quand les vaches laitières, spécifiquement sélectionnées pour ça, produisent jusqu’à 70 kg de lait par jour). Par ailleurs, comme les mamelles peuvent difficilement stocker plus de 2 l à la fois, cela signifie que la production est continue et permanente, sous l’influence essentiellement des hormones, et de facteurs extérieurs : plus le poulain tète et plus la mère produit de lait. Et vice-versa, si le poulain tète mal à cause d’un défaut de succion par exemple, le lait de sa mère peut se tarir.

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