Article paru dans « Ça M’Intéresse Santé » n° 16 – 1er trim 2021 /
Pourquoi partir à l’autre bout du monde pour vivre des choses originales, alors que l’aventure existe parfois juste à côté de chez soi ?
Avez-vous déjà souffert de flygskam ? Ce mot suédois qui signifie « honte de prendre l’avion », décrit un mouvement en plein développement en Europe comme en Amérique du Nord : au nom de la protection de l’environnement et de la lutte contre le bouleversement climatique, de plus en plus de touristes choisissent délibérément de ne pas prendre l’avion pour partir en vacances à l’autre du monde, et privilégient des modes de transport moins polluants comme le train voire le vélo. De fait, ils partent aussi moins loin, moins longtemps. Avec la crise sanitaire mondiale et la fermeture de certaines frontières, ce phénomène a été rejoint par une nouvelle tendance touristique en plein boom, celle de la microaventure. Au lieu de passer un mois sur les plages thaïlandaises ou fêter Noël en famille au Mexique, la microaventure consiste à partir le temps d’un week-end ou de quelques jours à peine, dans son pays, voire à deux pas de chez soi, pour vivre une expérience très dépaysante physiquement et mentalement ! Parfois, cela peut même proposer un vrai dépassement de soi. Il ne s’agit plus de partir loin mais plutôt de se rapprocher de soi-même.
À l’origine de ce concept, l’explorateur britannique Alastair Humphreys. À 35 ans, il a déjà traversé les glaciers d’Islande à pied, parcouru 75 000 km en vélo à travers le monde, rejoint le Pole Sud seul et en totale autonomie. Mais en 2011, il décide d’explorer son pays, et développe le concept d’aventures courtes, bon marché, proches géographiquement et surtout accessibles à tout le monde. L’année suivante, son initiative est saluée par le prix de « L’aventurier de l’année » décerné par le magazine National Geographics. « Chaque voyage que j’ai fait autour de chez moi a coché toutes les cases de l’aventure ! C’était difficile physiquement. J’ai parlé à des personnes que je n’aurais pas rencontrées autrement, déclare alors Alastair Humphreys. Pour trouver l’aventure, il suffit de sortir de son train-train quotidien ! »
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