Article paru dans Recherche & Santé n°163 – La revue de la Fondation pour la Recherche Médicale – été 2020 /
Face à des acouphènes, la première chose à faire est un bilan complet par un oto-rhino-laryngologiste, pour déceler une éventuelle cause. Le médecin doit aussi évaluer leur retentissement sur la vie quotidienne. Si une cause est identifiée, elle est traitée ou supprimée. Si une baisse d’audition est diagnostiquée, la mise en place d’une aide auditive peut permettre une meilleure tolérance des acouphènes. Mais il n’existe malheureusement pas de traitement spécifique. Pour réduire le stress et l’anxiété provoquées par les acouphènes, plusieurs solutions peuvent être proposées : une thérapie comportementale et cognitive, qui vise à remplacer les idées négatives par des pensées positives et des réactions en adéquation avec la réalité ; la pose d’un générateur de bruits, un petit appareil porté au niveau de l’oreille et qui va produire un bruit de fond léger visant à masquer les acouphènes au niveau du cerveau ; des médicaments de type anxiolytique ou antidépresseur si le patient souffre d’une anxiété profonde ou d’une dépression liée à ses acouphènes. L’hypnose, la relaxation et la sophrologie peuvent aussi être envisagées. Des travaux expérimentaux ont par ailleurs montré que la pose d’implants cochléaires, un dispositif électronique implanté chirurgicalement au niveau de l’oreille interne, peut soulager certains patients même en l’absence d’une surdité associée. La bétahistine, une molécule qui améliore la circulation sanguine vers l’oreille interne et est utilisée pour traiter certaines formes de vertiges, peine pour l’instant à démontrer son efficacité contre les acouphènes. Mais des essais sont toujours en cours.
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