Comprendre le trouble du spectre de l’autisme

Dossier paru dans Recherche & Santé n°162 – La revue de la Fondation pour la Recherche Médicale – printemps 2020 / 

Le TSA est un trouble du neurodéveloppement qui engendre des manifestations cliniques diverses dès la petite enfance, principalement en lien avec la communication, l’interaction sociale et les comportements. De récentes recherches ont permis de mieux comprendre ses origines, mais aussi d’améliorer sa prise en charge. L’enjeu principal aujourd’hui est de diagnostiquer le TSA précocement afin d’aider le plus tôt possible les enfants concernés et d’améliorer leur développement et leur épanouissement futur en tant qu’adultes dans notre société. 

EXTRAITS

Il y a une « épidémie » d’autisme.
FAUX Certes, depuis 50 ans il y a de plus en plus de diagnostics de trouble du spectre de l’autisme (TSA), mais c’est parce que désormais on regroupe sous cette appellation une grande variété de manifestations cliniques, et pas seulement l’autisme infantile sous sa forme la plus classique. Par ailleurs, il y a une meilleure reconnaissance du TSA par les professionnels de santé mais aussi les parents, et donc plus de diagnostics qu’autrefois. Aujourd’hui, une personne sur 100 vit avec un trouble du spectre de l’autisme. On ne peut cependant pas ignorer l’hypothèse que ces troubles du neurodéveloppement sont aussi plus fréquents à cause de facteurs environnementaux, mais rien n’a été prouvé à ce sujet pour l’instant. 

L’autisme prend racine avant la naissance.
VRAI La très grande majorité des facteurs de risque de l’autisme sont présents bien avant la naissance : il s’agit essentiellement de particularités génétiques qui influent sur le développement du cerveau, et qui jouent un rôle majeur dans le TSA. Par ailleurs, concernant les facteurs environnementaux, les seuls pour lesquels il existe des preuves sont liés à la grossesse, donc avant la naissance : il s’agit de complications sévères pendant la grossesse, d’une grande prématurité, d’obésité chez la mère ou même chez le père… Pour autant, rien n’est joué d’avance et un diagnostic précoce et une prise en charge rapide du TSA permet d’améliorer les symptômes et ce parfois de façon assez spectaculaire selon les troubles. 

Le TSA est toujours associé à une déficience intellectuelle.
FAUX Contrairement à une idée répandue dans le grand public, l’autisme n’est pas systématiquement associé à un retard intellectuel. On estime ainsi que seuls 30 à 40 % des personnes atteintes par un TSA présent une déficience intellectuelle associée, qui peut être de gravité très variable. Par ailleurs, certaines troubles particuliers comme par exemple le syndrome d’Asperger, sont eux associés à un bon développement intellectuel. 

Trop de bruit ou de lumière peut gêner une personne atteinte de TSA.
VRAI L’hypersensibilité est souvent présente chez les personnes souffrant de TSA. Une personne hypersensible réagira de manière excessive à des stimuli sensoriels ordinaires, mais elle peut aussi ne pas réagir du tout à d’autres stimuli, et cela pour un même sens (vision, olfaction, audition, toucher, gout). En effet, les informations sensorielles ne sont pas traitées par le cerveau de la même manière chez une personne atteinte de TSA, elle a donc une perception différente de son environnement et de son propre corps. Enfin, cette hypersensibilité peut énormément fluctuer dans le temps et selon l’état émotionnel de la personne. 

Certains adultes atteints de TSA ont une vie sociale et professionnelle.
VRAI Tout dépend de l’importance de leurs symptômes, de comment ils ont été pris en charge depuis leur diagnostic, et de l’adaptation de la société et du monde professionnel… Certes, le TSA persiste tout au long de la vie, mais le plus souvent, grâce à une prise en charge adaptée et évolutive, il y a une réduction progressive de certains symptômes typiques de l’autisme infantile et une amélioration qualitative de la communication sociale. Rappelons par ailleurs que dans la stratégie nationale pour l’autisme 2018-2022, le développement d’une offre de Dispositifs d’Emploi Accompagné (DEAc) à destination des adultes autistes est prévu, à hauteur de 10 millions d’euros.

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