Le saut, naturel ou pas ?

Cheval Star n°205 rubrique Savoirs – octobre 2008

Pour nous, ils deviennent des champions de saut d’obstacles en apprenant à franchir murs, oxers et autres spas. Mais est-ce que sauter est une chose naturelle pour le cheval ?

Regarder un cheval et son cavalier enchaîner les obstacles, retenir sa respiration lorsqu’ils franchissent une combinaison sans faire tomber une seule barre, quel plaisir ! Oui mais, si pour nous, faire un sans faute sur un parcours d’obstacle est une réelle satisfaction, est-ce que le cheval lui y prend du plaisir ? Sauter des barres de toutes les couleurs ou franchir des murs de bottes de foin, a t’il un quelconque intérêt pour le lui ?

Le cheval est un quadrupède herbivore. Sa morphologie lui permet donc de fuir très rapidement devant le danger : membres longs et appuis sur la dernière phalange d’un seul doigt. Par contre son dos n’est pas très souple, ce qui fait qu’il court moins vite qu’un guépard par exemple, et aussi qu’il saute à priori moins bien. De plus, à cause de ses longues jambes, son centre de gravité est relativement haut par rapport au sol, c’est un désavantage en terme d’équilibre. Mais sa force, c’est sa détente, c’est-à-dire la rapidité et la force avec laquelle il est capable de bouger subitement. C’est grâce aux puissants muscles qui actionnent ses membres, les mêmes dont il se sert pour sauter un obstacle.

Pour le cheval, sauter est un geste naturel. Il n’y a qu’à regarder des poulains qui s’amusent au pré ! Dès l’âge de 2 ans, les jeunes chevaux de race sont évalués lors de concours de modèles et allures, où l’on juge leur aptitude au saut en leur faisant franchir quelques obstacles en liberté. On regarde ainsi ce dont ils sont capables avant même qu’un cavalier ait posé ses fesses sur leur dos, preuve qu’ils n’ont pas besoin de nous… Par contre, un cheval qui vit dans des conditions sauvages n’effectue en général ce geste que lorsqu’il y est obligé. Dans la nature, si un obstacle se présente à lui, il aura plutôt tendance à le contourner qu’à passer au-dessus ! Aucune paresse là-dedans, seulement du bon sens. Pourquoi prendre des risques inutiles ?

Le cheval sait naturellement sauter mais il n’en a pas forcément l’envie. Grâce à l’entraînement, il peut apprendre à sauter de mieux en mieux, plus haut et en économisant ses forces. Le travail du cavalier consiste notamment à soigner la trajectoire et l’abord, à permettre au cheval d’arriver devant l’obstacle dans de bonnes conditions afin qu’il prenne son appel le mieux possible. D’ailleurs, certains chevaux prennent goût au saut. Ainsi il n’est pas rare d’en voir certains qui, ayant réussi à désarçonner leur cavalier, font le tour de la carrière pour sauter quelques obstacles juste pour le plaisir ! …/…

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