Le virus West Nile : une vraie menace ?

Cheval Magazine n°386 rubrique Vétérinaire – janvier 2004

Cet inquiétant virus fait de plus en plus parler de lui aux Etats-Unis où ils touchent hommes et chevaux, conduisant parfois à la mort. En France, où cinq cas ont été récemment détectés, il est pourtant bien connu. Les risques sont-ils comparables ? De quels moyens disposons-nous pour réagir ?

Le virus West Nile, ou virus du Nil Occidental, a été identifié chez l’homme pour la première fois en Ouganda en 1937. Il touche hommes, chevaux, oiseaux, conduisant parfois à la mort. Plusieurs épizooties, ainsi que quelques cas humains ont été observés depuis autour de la Méditerranée. Puis en 1999, le virus a fait sa première apparition aux Etats-Unis, et s’est rapidement répandu sur tout le continent. En octobre dernier, les autoritaires sanitaires américaines comptabilisaient plus de 450 décès chez l’homme et 15 000 chevaux infectés. Outre-atlantique, ce virus émergent est donc pris très au sérieux.
En France, deux cas humains puis trois chevaux ont été diagnotisqués dans le Var l’automne dernier. Pas de quoi crier au loup pour les ministères de la santé et de l’agriculture qui déclarent qu’il s’agit là d’une circulation naturelle du virus. En effet, ce n’est pas la première fois qu’on détecte le West Nile. En 1962, une épizootie avait eu lieu en Camargue et quelques cas humains bénins y avaient été décrits. Puis rien jusqu’en 2000, où 76 cas ont été observés chez des chevaux en Camargue, dont 21 morts.

Plusieurs hôtes connus

Le virus West Nile contamine les oiseaux, mais peut être accidentellement transmis par une piqûre de moustique femelle à une vingtaine d’espèces de mammifères, principalement l’homme et le cheval. Le cycle naturel du virus se partage donc entre les oiseaux, sorte de réservoir naturel, et les moustiques du genre Culex, qui jouent le rôle de vecteur (voir schéma). Les oiseaux migrateurs permettent au virus de se diffuser largement, et les moustiques le disséminent pendant l’été. Mais pour les scientifiques, l’homme et le cheval ne sont que des culs-de-sac. Comme ils ne contiennent qu’une très faible quantité de virus, il ne peuvent pas eux-mêmes le transmettre à un moustique. On ne connaît aucun cas de transmission directement entre chevaux, ou entre l’homme et le cheval : toute contamination passe forcément par une piqûre de moustique. Sauf chez l’homme où cela peut aussi passer via une transfusion sanguine, une greffe d’organe ou le lait maternel. Dans ce cas précis de l’allaitement, certains vétérinaires s’interrogent déjà sur les risques avec les poulinières suitées…/…

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