60 millions de consommateurs Hors-série « Se soigner autrement » n°185 / oct-nov 2016
En manipulant et mobilisant squelette et organes, l’ostéopathie vise à traiter les troubles fonctionnels de l’organisme, c’est-à-dire ses dysfonctionnements et les douleurs qui en résultent. Depuis une quinzaine d’années, son exercice est strictement encadré dans notre pays.
« Après mes deux grossesses, j’ai souffert de sciatique chronique à peine soulagée par les anti-inflammatoires. À la maternité, on m’avait parlé d’une ostéopathe spécialisée en périnatalogie. Après un an à souffrir bêtement je suis enfin allée la voir : deux séances ont suffit pour que mes douleurs disparaissent ! », témoigne Alexandra, jeune maman parisienne. Comme elle, près d’un Français sur deux a déjà consulté au moins une fois un ostéopathe dans sa vie (sondage Odoxa 2015).
Palpations et manipulations
Ostéopathie vient du grec osteon et pathê, qui signifient os et maladie. D’où un certain quiproquo : malgré cette étymologie, l’ostéopathie ne concerne pas que le squelette mais bien un large ensemble de troubles fonctionnels, c’est-à-dire des dysfonctionnements qui peuvent concerner les os et les articulations mais aussi les muscles, les ligaments, et certains organes. « Nos mains sont nos principaux outils, résume Guy Roulier, ostéopathe à Angers et secrétaire général de la Chambre Nationale des Ostéopathes. Dans un premier temps, elles nous servent à sentir, à toucher l’organisme afin de dresser un bilan général des tissus : on cherche les tensions, les malpositions, les problèmes de mobilité. Ensuite, et toujours avec nos mains, on exerce des pressions, des déplacements, des étirements plus ou moins importants afin de repositionner les organes et/ou de leur redonner de la mobilité. »
Traiter les troubles fonctionnels
« Les deux tiers de notre activité concernent les troubles musculo-squelettiques (tendinites, douleurs articulaires, mal de dos… ndlr) pour lesquels les radiographies ne montrent rien d’anormal, et que la médecine classique peine à soulager », explique Philippe Sterlingot, praticien en Pays de Loire et président du Syndicat Français des Ostéopathes (SFDO). L’approche holistique de l’ostéopathie, qui considère le corps dans sa globalité, est très importante : « il arrive souvent qu’un patient ait mal au dos, mais que le problème réside ailleurs. À la palpation, on décèle par exemple des tensions au niveau des intestins, car certaines parties ont perdu en mobilité et créent par ricochet des tensions dans les lombaires », décrit Pierre Cornetet, ostéopathe à Paris. De fait, l’ostéopathie prend aussi en charge des troubles fonctionnels digestifs (constipation, digestion difficile, reflux gastro-œsophagien…), gynécologiques (règles douloureuses, cystites à répétition…), respiratoires (toux chronique, sinusite…), ou même des céphalées.
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