Parkinson & stimulation cérébrale profonde

Un pacemaker pour le cerveau

En biologie, stimulation électrique égale excitation. Pourtant, il y a une quinzaine d’années, des neurochirurgiens français ont découvert qu’avec des électrodes il est possible de désactiver les zones du cerveau responsables des symptômes de la maladie de Parkinson. Quelle est l’explication du phénomène ? Chaque équipe y va de sa théorie.

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Le patient est sous anesthésie locale. À l’aide d’un arsenal d’images cérébrales, les neurochirurgiens localisent l’une des zones du cerveau responsables des symptômes de sa maladie de Parkinson : les noyaux subthalamiques*. Ils percent maintenant la boîte crânienne pour y insérer des tubes. En s’aidant de ces tubes, ils placent des électrodes de 1,3 millimètre de diamètre dans une zone pas plus grande qu’un grain de riz. Il ne reste plus qu’à relier les électrodes à un stimulateur électrique semblable à un pacemaker : de la taille d’un paquet de cigarettes, il est implanté sous la peau, au niveau de la clavicule.

« Lorsque le stimulateur délivre ses impulsions électriques, l’effet est spectaculaire : les symptômes de la maladie de Parkinson disparaissent », explique Alim-Louis Benabid qui, avec Pierre Pollak et leur équipe du CHU de Grenoble, est à l’origine de la découverte. « Plus de rigidité musculaire, poursuit-il, tremblements atténués : le patient n’éprouve plus les mêmes difficultés d’exécution de mouvements. Mais si l’on débranche le stimulateur, les symptômes de la maladie réapparaissent presque immédiatement. »

À l’origine de cette spectaculaire opération, une observation, à la fin des années quatre-vingt. Lors d’une intervention en vue de faire une lésion dans le thalamus* chez un patient souffrant de tremblements, l’équipe du professeur Benabid a observé qu’une stimulation électrique à haute fréquence plus de 100 Hz, soit 100 impulsions par seconde de cette zone cérébrale avait un effet inhibiteur : les tremblements se sont immédiatement arrêtés [1]. Tout le contraire de l’effet excitateur attribué aux stimulations électriques souvenez-vous des expériences sur les muscles de grenouille, au lycée ! Cette observation a laissé penser qu’une stimulation électrique pouvait avoir les mêmes effets qu’un ancien traitement neurologique : la destruction de structures cérébrales.

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