Dossier : Troubles du sommeil, la recherche en éveil FRM#137

Dossier sur les troubles du sommeil paru dans Recherche & Santé n°137
La revue de la Fondation pour la Recherche Médicale – janvier 2014

 

FRM137couv

 

EXTRAITS : 

– Il n’y a pas de dépendance aux somnifères.
FAUX Une prise régulière sur une longue période peut dans certains cas induire un phénomène d’accoutumance : on devient moins sensible au produit donc on a tendance à augmenter les doses. S’installe aussi une dépendance physique et psychologique, surtout avec les benzodiazépines. Pour ces raisons, les doses et la durée du traitement doivent toujours être décidées par un médecin, et régulièrement réévaluées. Pour les mêmes raisons, l’arrêt du traitement doit s’effectuer de façon progressive.

– Le manque de sommeil peut provoquer une prise de poids.
VRAI Ces dernières années, plusieurs études ont mis à jour des liens entre dette de sommeil et surpoids. On sait en effet que pendant le sommeil profond se régule la production de ghréline et de leptine, deux hormones impliquées dans le contrôle de l’appétit : la première le stimule, la seconde déclenche la sensation de satiété. Qui dormirait moins aurait un moins bon contrôle de sa sensation de faim et donc aurait tendance à plus manger, suggèrent les études.

– Se coucher tôt ou faire la grasse matinée, cela revient au même.
FAUX Ce sont les premières heures de sommeil qui comptent le plus en matière de récupération, mais à condition de s’être couché à l’heure qui correspond le plus à notre rythme personnel. Si un soir, on se couche beaucoup plus tard d’habitude, ça ne sert donc pas à grand chose de faire la grasse matinée le lendemain. D’autant que, pour garantir un sommeil de qualité, mieux vaut décaler le moins possible ses horaires, et conserver les mêmes habitudes la semaine et le week-end. Le décalage et la dette de sommeil induisent en effet un syndrome dit de retard de phase : difficulté d’endormissement, problème pour se réveiller, troubles de la vigilance durant la journée…

– Le somnambulisme concerne surtout les enfants.
VRAI Ils sont environ 15 % à faire des crises de somnambulisme entre 1 et 15 ans, autant les filles que les garçons, mais aussi 4% des adultes. Il existe une composante héréditaire importante, et une association avec d’autres troubles du sommeil (parler en dormant et terreurs nocturnes) En général la crise survient 1 à 2 heures après l’endormissement, dans une phase de sommeil lent profond : l’enfant se lève, a les yeux grands ouverts mais ne paraît pas voir, il déambule lentement et plutôt de façon maladroite. On pense qu’une certaine immaturité du cerveau est en cause : certaines zones comme le cortex sont plongées dans le sommeil profond alors que d’autres, notamment en charge du contrôle des mouvements, sont activées.

– Les travailleurs de nuit dorment moins bien.
VRAI Lorsque les états de veille et sommeil sont inversés par rapport au synchroniseur qu’est la lumière du soleil, l’horloge biologique a tendance à se dérégler. Ainsi les personnes qui travaillent de nuit présentent plus de troubles du sommeil que la moyenne. Pour limiter ce phénomène, il faut garder un rythme en dehors du travail : 3 repas par jour, un sommeil de 7 à 8 heures d’affilée, une activité physique l’après-midi, et si possible conserver ce rythme même pendant le week-end pour ne pas décaler son horloge interne. Récemment des études ont montré que l’état de santé des travailleurs de nuit était plus mauvais que la moyenne, et notamment que le risque de cancer était plus important chez ceux-ci, une conclusion reprise ensuite par l’Organisation Mondiale de la Santé.

Lire l’intégralité du dossier en pdf

Les commentaires sont fermés.