Sciences & Avenir n°841 – mars 2017 /
Extrait du dossier :
L’efficacité des thérapies cognitivo-comportementales (TCC) pour traiter le stress post-traumatique
Après un événement violent (agression, accident, catastrophe naturelle…), une victime ou même un témoin peut développer une forme de stress chronique, appelé syndrome de stress post-traumatique. Dans les mois qui suivent, plusieurs symptômes perdurent : reviviscence de l’événement, évitement des situations ou des personnes qui rappellent ce trauma, altérations émotionnelles et cognitives (dépression, hypervigilance, troubles du sommeil, irritabilité…). Des études canadiennes estiment que 23 à 35 % des accidentés de la route sont susceptibles de développer un tel stress, cela grimpe à 30 à 45 % chez les militaires et les victimes de violence criminelle.
Actuellement, les thérapies cognitivo-comportementale (TCC) sont considérées comme la meilleure approche thérapeutique pour traiter ce syndrome, avec un taux de réussite de 60 à 70 %. Il s’agit de psychothérapies courtes et ciblées qui visent à modifier les pensées et les comportements problématiques en confrontant par exemple le patient aux souvenirs, images ou objets à l’origine du trauma, en utilisant les jeux de rôle, en mobilisant la parole… Selon la gravité des symptômes, un traitement antidépresseur peut être envisagé conjointement. D’autres protocoles sont à l’étude. Après les attentats du 13 novembre 2015, un vaste essai a ainsi été lancé en France auprès de 400 victimes. L’objectif : évaluer l’efficacité d’une psychothérapie de six semaines, avec réactivation du souvenir traumatique, associée à du propranolol. En effet, ce médicament déjà utilisé pour traiter l’anxiété ou l’hypertension, a comme effet collatéral de bloquer la reconsolidation d’un souvenir : il ne l’efface pas mais diminue son intensité émotionnelle. Les premiers résultats sont attendus fin 2018.
Contre le stress d’anticipation, se rassurer avec l’imagerie mentale et la routine
La peur de prendre l’avion, l’appréhension avant un examen ou une compétition sportive, l’anticipation négative d’un rendez-vous important tel qu’un entretien d’embauche… Il arrive fréquemment qu’un évènement à venir soit source de stress. Et, alors que le stress de situation, c’est-à-dire au moment même où cela se passe, peut se révéler utile (voir encadré), le stress d’anticipation est lui plutôt source de fatigue, d’usure physique et mentale. D’où l’importance de repérer à l’avance ces situations, et de mettre en place des techniques de gestion du stress efficaces.
L’imagerie mentale est fréquemment utilisée par les grands sportifs avant une compétition : elle consiste à visualiser mentalement le déroulé même de l’épreuve, à anticiper intellectuellement les actions à effectuer. Cette même technique peut aussi être utilisée pour associer une image mentale, par exemple un beau paysage ou une œuvre d’art, à une situation particulièrement relaxante. Un exercice à répéter plusieurs fois pour habituer l’organisme. Ensuite, quand surviendra le stress d’anticipation, visualiser mentalement cette image permettra de rappeler au corps la détente qui est associée.
La mise en place d’une routine est aussi un comportement qui peut être rassurant : avant une compétition, avant un examen, répéter les mêmes gestes, manger le même repas, emprunter le même itinéraire… Cela permet de placer le corps et l’esprit dans une situation qu’il connaît déjà et qui donc le réconforte.
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