Cheval Magazine Hors-série n°33 – Un cheval à soi – octobre 2015 /
Pour tirer le meilleur parti des médecines complémentaires, de plus en plus répandues dans le monde équin, encore faut-il savoir ce que l’on peut en attendre et s’adresser aux bonnes personnes.
Depuis quelques années, les médecines dites alternatives, ou douces, ont pris une place importante dans la santé équine. Les disciplines se multiplient comme l’acupuncture, l’hydrothérapie, le shiatsu, l’aromathérapie, la thérapie par la lumière, par le magnétisme… Pour le propriétaire d’un cheval, pas toujours évident de s’y retrouver ! Voici quelques éléments qui devraient vous aider à y voir plus clair, concernant le trio le plus fréquemment utilisé : ostéo-, homéo- et phytothérapie (voir encadré).
Garder un sens critique
La plupart des spécialistes préfèrent parler de médecines complémentaires, car il s’agit de « techniques médicales qui ont leur place au côté de l’allopathie*. Il ne faut surtout pas voir une opposition mais plutôt une complémentarité », souligne le Dr Gilbert Genouël, vétérinaire-homéopathe. Par ailleurs, le qualificatif « douce » laisse à penser que ces médecines sont dénuées de risque. Or ce n’est pas le cas : les huiles essentielles par exemple, à la base de la phytothérapie, si elles sont utilisées pures ou à mauvais escient, peuvent avoir des conséquences très fâcheuses sur la santé d’un cheval. Ainsi « la tendance actuelle à recourir aux médecines complémentaires en première intention n’est pas sans risque. Il nous arrive de plus en plus de voir des chevaux pour qui un diagnostic n’a pas été posé correctement et qui du coup, n’ont pas été soignés, voire dont l’état a empiré », insiste le Dr Agnès Benamou-Smith, de la clinique équine de l’École vétérinaire de Lyon.
Enfin, il faut garder un sens critique. Le Dr Isabelle Lussot-Kervern, vétérinaire équin qui utilise exclusivement les médecines complémentaires rappelle que « la plupart de ces approches thérapeutiques n’ont pas été testées et éprouvées par des études scientifiques comme c’est le cas pour médicaments classiques. Mais, au quotidien, de nombreux vétérinaires constatent leur efficacité quand la médecine allopathique, elle, rencontre des échecs. Alors pourquoi ne pas s’y intéresser ? »