Faire face à la pénurie de médicaments

Article paru dans Recherche & Santé n°159 – La revue de la Fondation pour la Recherche Médicale – été 2019 /

Si vous suivez un traitement au long cours, vous pouvez dans un premier temps vous tenir informé pour savoir s’il s’agit d’une rupture de stock chez le fabricant, ou simplement d’approvisionnement chez votre pharmacien, et surtout si le problème est ponctuel ou durable. Pour cela, renseignez vous auprès de votre pharmacie qui dispose normalement d’un dossier recensant toutes les ruptures de stocks en cours, ou sur le site internet de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qui recense les ruptures d’approvisionnement. 

Si vous devez faire face à une rupture d’approvisionnement de votre pharmacie habituelle, tentez votre chance dans une autre officine, dans une autre ville par exemple. Vous pouvez sinon, avec l’aide de votre pharmacien et bien sûr l’accord du médecin qui vous a prescrit ce médicament, chercher une alternative (molécule équivalente, générique, vaccin avec une autre valence…) Attention, cela peut demander d’adapter les doses et/ou la posologie. 

Selon un sondage rendu public en janvier dernier par France Assos Santé, un quart des Français a déjà été confronté à une pénurie de médicaments, y compris des vaccins ou des traitements anticancéreux. C’est un « phénomène récurrent et massifqui touche encore plus ceux atteints de maladies chroniques ». Entre 2008 et 2018, le nombre de médicaments signalés comme manquants a été multiplié par dix au moins, selon les données de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Plusieurs raisons à cela. D’abord un marché de plus en plus mondialisé, tant par la production que par la consommation des médicaments, qui nous rend plus dépendants face aux aléas de production. D’autant que celle-ci se fait à flux tendu. En effet, pour éviter les pertes et limiter les coûts, les laboratoires pharmaceutiques réduisent au maximum les stocks, alors que la demande mondiale et l’exigence de qualité augmentent, et qu’il faut parfois compter plusieurs semaines à plusieurs mois entre la commande et la livraison d’un médicament dans un pays. Enfin, dans ce contexte très tendu, les fabricants et les grossistes privilégient souvent les marchés les plus rentables, c’est-à-dire les pays où les médicaments sont vendus les plus chers.  

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