Article paru dans Sciences & Avenir n°900 en février 2022 /
Pour lutter contre les effets néfastes du stress chronique sur notre santé, il faut d’abord apprendre à en reconnaître les manifestations. Et opter pour des solutions concrètes et adaptées.
1/ Comment distinguer le bon et le mauvais stress ?
Le stress est la réponse physiologique – c’est-à-dire normale – que notre organisme déploie pour s’adapter à une situation inattendue. Bien utile pour éviter un accident par exemple ou être au top lors d’un rendez-vous important ! Concrètement, tout part du cerveau qui après analyse de la situation active le système nerveux autonome (qui contrôle les fonctions non volontaires du corps comme la respiration) et stimule la sécrétion d’hormones telles que l’adrénaline et le cortisol. Conséquences : accélération du rythme cardiaque, augmentation du tonus musculaire et de la pression sanguine, élévation du taux de sucre et de graisses dans le sang, ralentissement des fonctions digestives… À court terme, ce « bon stress » est très utile pour mobiliser toutes les ressources physiques et cognitives nécessaires pour réagir face à un danger par exemple. En revanche un stress qui s’inscrit dans la durée peut devenir un « mauvais stress ». Celui-ci peut être associé à une fatigue accrue, à des troubles du sommeil et/ou de l’humeur, à une somatisation (maux de ventre, de tête ou de dos par exemple), à une anxiété et à des troubles cognitifs. Si ces manifestations se cumulent et perdurent, il faut réagir. Un stress chronique a des conséquences négatives sur la santé.
2/ Quels sont les effets démontrés du stress sur la santé ?
Parce que le stress affecte le fonctionnement de notre organisme, il peut être un facteur de risque important de certaines pathologies lorsqu’il s’installe de façon chronique. En 2009, une étude de l’Université de Copenhague, publiée dans The Journal of Internal Medicine, a montré qu’il existe un lien entre stress et diabète, mais aussi avec des maladies cardiovasculaires telles que l’hypertension et la maladie coronarienne (dépôt de plaques d’athérome dans les artères qui irriguent le cœur). Cela a été confirmé par de multiples études, dont une publiée en 2019 dans The British Medical Journal où des chercheurs islandais et suédois montrent que le stress chronique augmente de 60 % le risque global de maladies et accidents cardiovasculaires. Par ailleurs, en collaboration avec des anglais et des finlandais, une équipe Inserm du Centre de recherche en épidémiologie et Santé des populations ont révélé en 2013 dans The European heart journal que parmi les personnes stressées, celles qui pensent que cela peut avoir un impact sur leur santé ont deux fois plus de risque que les autres d’avoir une crise cardiaque !
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