Stress, sommeil : à contrôler d’urgence !

Article paru dans « Sciences & Avenir » n° 865 mars 2019 /

Lutter contre le stress et mieux dormir sont deux enjeux majeurs de santé publique. Quels sont leurs effets sur notre organisme ? Comment gérer l’un et améliorer l’autre ? Quelques résolutions utiles à prendre en 2019…

Remettons d’abord quelques pendules à l’heure : le stress est un phénomène physiologique normal qui permet à l’organisme de s’adapter face à un danger potentiel. Sans une bonne sensibilité au stress, nos ancêtres n’auraient pas survécu longtemps! Mais aujourd’hui, où nous n’avons plus à affronter prédateurs et pièges de la nature, il nous est toujours indispensable pour nos tenir en alerte et affronter les défis et aléas de la vie. Mais encore faut-il savoir le gérer afin qu’il ne devienne pas, sur la durée, notre ennemi et celui de notre santé. Ainsi, apprendre à repérer les situations à risques et les manifestations qu’il engendre est essentiel. L’objectif étant d’en minimiser les conséquences.

Accident, deuil, imprévu, nouvelle rencontre, entretien professionnel… Au quotidien, nombreux sont les événements qui peuvent générer du stress ! À chaque fois, tout part du cerveau. C’est lui qui, en analysant la situation, déclenche une cascade de réactions, notamment par l’intermédiaire des glandes surrénales situées au-dessus des reins et qui produisent de l’adrénaline, de la noradrénaline et du cortisol. Diffusées via le sang dans tout l’organisme, ces trois « hormones du stress » ont de multiples effets : augmentation de la sudation et du tonus musculaire, augmentation des rythmes cardiaque et respiratoire et de la pression sanguine, « relargage » de sucre et matières grasses dans le sang, ralentissement de l’activité digestive, renforcement de la vigilance, réactivité intellectuelle accrue…  En quelques centièmes de secondes, le corps est prêt à fournir un effort physique et/ou cognitif important. Pour un sportif de haut niveau, un étudiant en pleine période d’examens ou un militaire en opération, ce stress est fort utile, et heureusement la pression retombe très vite !

Mais lorsque les situations anxyogènes se répètent trop souvent, ou que le corps réagit de façon excessive à des événements banals, l’état de stress devient chronique et entraine des répercussions à moyen et long terme sur la santé. Des études, comme la revue de la littérature parue en 2007 dans The Journal of the American Medical Association, ont prouvé qu’il est un facteur de risque de maladies très diverses : il peut provoquer des douleurs abdominales et des troubles digestifs, il exacerbe certaines maladies de peau (eczéma, psoriasis, lupus…), il fragilise la paroi des artères et augmente ainsi le risque de maladies cardiovasculaires. Il peut aussi provoquer des douleurs et une fatigue musculaire, accroitre les symptômes de pathologies respiratoires (asthme, insuffisance respiratoire, BPCO…) et métaboliques (diabète, dyslipidémie…) et peut même déclencher des poussées de certaines maladies auto-immunes (sclérose en plaques, polyarthrite rhumatoïde…) Le stress chronique a en outre des conséquences sur le cerveau : troubles de la mémoire et de l’attention, risque accru de dépression… Sans oublier des troubles du sommeil : il favorise en effet les problèmes d’endormissement et de réveil nocturne, et plus globalement les insomnies.

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